Pré-forum des jeunes et des femmes du bassin du Lac Tchad sur la stratégie de stabilisation régionale (SRS)

27 juin 2019

Table de séance de la cérémonie officielle d'ouverture

Du 18 au 20 juin 2019 a eu lieu  à l'hôtel Sahel de Niamey le pré-forum de concertation avec les organisations de la société civile, les associations de jeunes et de femmes, les chefs traditionnels et religieux et les universitaires du bassin du Lac Tchad.

Cette rencontre préparatoire au Forum des Gouverneurs prévu à Niamey en Juillet prochain, est une étape importante dans la mise en œuvre de la Stratégie Régionale de Stabilisation (SRS), de redressement et de résilience des Zones du Bassin du Lac Tchad affectées par la crise de Boko-Haram.

 Le forum est un cadre qui regroupe les acteurs de la société civile tels que les associations des femmes et des jeunes, les chefs traditionnels et les leaders religieux ainsi que les représentants des universitaires venant des zones touchées par l’insurrection de Boko Haram dans les quatre pays riverains du lac Tchad.

 La cérémonie d’ouverture solennelle des travaux a été présidée par le Ministre d’Etat, Ministre en charge de l’intérieur, de la sécurité Publique, des Affaires Coutumières et religieuses et de la Décentralisation, M. Bazoum Mohamed.

A l’ouverture des travaux, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des  Affaires Coutumières et Religieuses a souligné que ces assises ses tiennent dans un contexte marqué aussi bien par une pression démographique croissante – la densité est passée de 10 à 60 habitants au km² dans certaines zones – que par une réduction drastique des ressources naturelles, « les tensions communautaires se sont exacerbées entre agriculteurs et éleveurs ».  Toutefois, a-t-il ajouté, c’est surtout l’activisme du groupe terroriste nigérian Boko-Haram dans l’Etat du Borno, et l’implantation de certains de ses éléments dans le lit du Lac Tchad, qui apparaissent comme l’une des menaces sécuritaires majeures dans la Zone. « Le défi pour les Etats riverains est de définir une approche convergente de la maitrise et de l’éradication de la menace, pour éviter à la région le destin d’une nouvelle zone à la merci de dynamiques incontrôlables» a déclaré M. Bazoum Mohamed.

Pour sa part, la Représentante spéciale adjointe pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mme Ruby Sandhu-Rojon a félicité les acteurs de ce Forum pour leur engagement dans la lutte contre Boko-Haram avant de saluer les efforts que déploie la Force mixte multinationale dans ce sens. « Au niveau de l’ONU, nous sommes interpelés par l’augmentation des activités de Boko-Haram et toutes les menaces qui se posent sur la paix et la sécurité dans la Région du Sahel avec les conséquences dramatiques au niveau humanitaire avec près 100 000 déplacés au Niger.  J’attire votre attention sur la résolution 23-49 du Conseil de Sécurité de l’ONU qui met un accent particulier sur la nécessité d’avoir une Stratégie régionale qui pose la problématique de la cause profonde de la crise de Boko-Haram, une approche qui aligne la sécurité, la gouvernance et le développement, tout en soulignant le rôle que doit jouer ces participants pour atteindre un tel objectif »,a déclaré Mme Ruby Sandhu-Rojon.

Les travaux se sont  déroulés  suivant les panels et, se sont  focalisés  sur la Stratégie régionale de stabilisation et une vision commune sur le rôle de la société civile au cours de ses phases de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation. Cette rencontre sera préparatoire au second Forum des Gouverneurs qui se tiendra à Niamey au Niger en juillet 2019.

Durant les trois, les participants ont débattu sur comment faire pour  parvenir à l’inclusion et à la participation effective de la société civile dans le processus de stabilisation avec un accent sur l’autonomisation des femmes et des jeunes.

Cette idée centrale a abouti à la création de commissions de travail qui se sont penchées sur trois piliers :

1. Présenter la Stratégie régionale de stabilisation (SRS) aux participants, ses objectifs et modalités de mise en œuvre en s’appesantissant sur le rôle de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), le Forum des Gouverneurs et la société civile;

 2. Disposer d’un cadre de concertation entre les participants qui font partie des communautés affectées dans le bassin du lac Tchad (BLT) afin qu’ils partagent leurs expériences respectives et les bonnes pratiques et échangent sur les modalités de participation effective de la société civile aux efforts de stabilisation avec un accent sur l’appui des femmes et des jeunes;

 3. Débattre sur la mise sur pied, le rôle et le cadre d’une plateforme de la société civile organisée et inclusive à l’échelle régionale en vue de soutenir la mise en œuvre de la SRS en veillant à la coordination et à l’exclusivité.