Autonomisation des femmes et des jeunes

Groupement féminin de Wacha soutenu par l'initiative Spotlight

Le PNUD Niger à travers son CPD 2019-2021 vise  à promouvoir l’égalité du genre à travers le renforcement de son institutionnalisation à toutes les étapes liées à la planification, à la mise en œuvre et au suivi et à l’évaluation des politiques et programmes nationaux de développement. Le PNUD et ses partenaires nationaux privilégient la promotion de l’égalité entre les sexes. C’est pourquoi l’autonomisation des femmes et la dimension genre constituent un aspect transversal des deux (2) grands axes d’intervention: Résilience et  Gouvernance/paix et sécurité.   

AXE RESILIENCE

A travers le projet d’appui à la sécurité alimentaire au Niger, l’appui du PNUD a aidé à l’autonomisation des femmes à travers une meilleure prise en compte de leurs préoccupations spécifiques et de celles des jeunes dans la planification au niveau des communes de convergence. La mise en œuvre des activités génératrices de revenus (petit élevage, commerce, etc.) concourent à augmenter les revenus des femmes et à améliorer les conditions de vie des ménages ruraux

Sur le plan institutionnel, dans le domaine de L’environnement et le Développement durable, le PNUD a appuyé l’élaboration des documents stratégiques. Il s’agit :

-  Du Plan National de l`Environnement pour un Développement Durable dont l'objectif  principal est de mettre en place des conditions favorables à l’amélioration de la sécurité alimentaire, des conditions sanitaires et au développement économique des populations et du pays, à la solution de la crise de l’énergie domestique. La réalisation de cet objectif contribue ainsi à améliorer les conditions de vie de l'enfant et de la femme, la composante la plus vulnérable aux effets de la détérioration de l'environnement.

- De La Stratégie Nationale sur la Diversité Biologique qui vise notamment à assurer les conditions d'un partage juste et équitable (homme/femme) des avantages découlant de l'exploitation de la diversité biologique et de ses éléments constitutifs.

- Du Programme de lutte contre la désertification et la gestion des ressources naturelles qui contribue à la promotion de la femme à travers les objectifs suivants : créer les conditions favorables à l’amélioration de la sécurité alimentaire, à la solution de la crise de l’énergie domestique, au développement économique des populations, et leur responsabilisation dans la gestion des ressources naturelles.

-  De la Stratégie Nationale sur les Energies Nouvelles et Renouvelables qui aspire notamment à réduire la pauvreté et le fardeau pour les femmes que représentent l’exhaure de l’eau et le ramassage du bois énergie.

Par ailleurs, tous les volets du Programme Energie et Environnement du PNUD, notamment  l’adaptation au changement climatique, la conservation de la biodiversité, la gestion durable des terres et l’énergie  ont mis l’accent sur l’intégration du genre et ont comme principaux bénéficiaires les femmes.

Sur le plan opérationnel, les appuis du Bureau à ce niveau ont permis de doter les communautés ciblées de moyens accrus pour renforcer leur résilience à travers l’augmentation de leurs revenus, l’amélioration de la production agricole et de l’accès à l’énergie et à l’eau potable, et la préservation de l’environnement. Le projet Plateformes multifonctionnelles contribue à l’autonomisation économique des femmes qui en sont les principales bénéficiaires (au moins 90% des 71 000 bénéficiaires). L’installation de 45 nouvelles plateformes multifonctionnelles (contre 20 prévues) a permis l’allègement de leurs tâches, avec la facilitation de l’accès à l’énergie, et leur a ouvert de nouvelles opportunités économiques, en leur laissant le temps de développer des activités rémunératrices et l’accès à de nouveaux services (éclairage, force motrice, eau chaude sanitaire, chaîne du froid). En outre, 900 femmes ont reçu des formations en alphabétisation et 270 femmes, en gestion, suivi et maintenance des équipements des plateformes multifonctionnelles. Le projet « Intégration de la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre dans le Programme Rural d’Accès aux Services Energétiques du Niger a permis l’augmentation des revenus de 4500 femmes à travers l’augmentation de la production agricole grâce à l’installation de kits solaires pour la culture irriguée.

A travers les projets d’adaptation au changement climatique, de gestion durable des terres, y compris la lutte contre l’ensablement des cuvettes oasiennes et d’accès à l’énergie, 3980 personnes vulnérables vivant en milieu rural dont 44% de femmes ont bénéficié d’emplois temporaires (3-4 mois) et 4257 personnes dont 68% de femmes (contre une cible 2015 de 1600 personnes) ont pu accroître et diversifier leurs revenus, grâce à des activités génératrices de revenus (embouche petits ruminants, maraîchage, transformation de produits agricoles et petit commerce).

Dans le cadre de la prévention et gestion des crises, des dispositifs ont été mis en place au niveau communautaire en faveur des jeunes et des femmes et à travers des microprojets de renforcement des capacités en zones rurales. Dès le début, l’approche genre du programme a occupé une place prioritaire dans sa mise en œuvre. L’analyse sexospécifique a été au cœur de l’identification des besoins
Le PNUD a contribué à renforcer la résilience des communautés vulnérables. Dans la région de Tillabéry les femmes, à travers leurs groupements ont mené des activités leur ayant permis d’accroitre  leur production, améliorant ainsi leur sécurité alimentaire, de faire du petit commerce et de couvrir les frais de santé de leur famille. .
Dans les communes d'Agadez,  près de 40% (3500 sur 9000) de la main d'œuvre mobilisée au titre des projets à haute intensité de main d'œuvre sont des femmes.

Au niveau régional, grâce au guide d’élaboration des plans de développement régionaux (PDR) révisé avec l’appui du PNUD, 4 régions (Maradi, Agadez, Tahoua et Dosso) disposent désormais de plans de développement prenant mieux en compte la réduction des risques de catastrophe, l’adaptation au changement climatique et le genre. Dans le cadre du renforcement des capacités des structures communautaires de prévention et de gestion des catastrophes, les formations et les analyses diagnostiques de vulnérabilité des groupes spécifiques ont permis de mieux prendre en compte les risques particuliers encourus par les femmes (et autres groupes). Grâce au plaidoyer du PNUD, les femmes occupent 1/3 des postes dans les instances locales de décision en matière de réduction des risques de catastrophe, telles que les Observatoires du suivi de la vulnérabilité (OSV) et les Systèmes communautaires d’alerte précoce et de réponse aux urgences (SCAPRU).

 

AXE GOUVERNANCE/PAIX - SECURITE

Concernant les aspects juridiques et judiciaires, les changements ont essentiellement porté sur l’accès à la justice et à l’information judiciaire pour les personnes vulnérables (7012 détenus dont 341 femmes et 279 mineurs), le fonctionnement de la justice ainsi que le développement institutionnel,  à travers notamment la mise à disposition de 15 VNU juristes. Ceci a permis à 5765 personnes démunies dont 300 femmes et 250 mineurs d’avoir accès à une assistance juridique et 7012 détenus dont 341 femmes et 279 mineurs ont bénéficié d’une assistance judiciaire.  Il faut également souligner la réduction des délais de jugement des détenus au niveau des maisons d’arrêt bénéficiant d’une assistance judiciaire.

Le Niger a pu élaborer et présenter à la 59ème Commission de la condition de la femme son rapport national sur les progrès enregistrés 20 ans après Beijing (Beijing +20) grâce à l’appui technique du PNUD et d’autres agences (ONUFEMMES et UNFPA) 20. Ce rapport a permis de faire le point sur les avancées dans les 12 domaines du plan d’action et de montrer que peu de progrès ont été réalisés de manière générale. Grâce au plaidoyer du PNUD, le Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’enfant a organisé plusieurs activités commémorant la journée internationale de la femme le 8 mars. Cette commémoration a été l’occasion de sensibiliser et de rassembler les femmes de divers horizons sur l’importance de la paix et de la sécurité

Avec notre concours technique et financier, la société civile s’est mieux exprimée en produisant un rapport alternatif sur la convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes  et en assurant sa contribution conjointe au Deuxième Cycle de l’Examen Périodique Universel du Niger. En entreprenariat, notre formation de 500 jeunes en plan d’affaires a permis de primer vingt et -un (21) projets (7 féminins) qui ont pu bénéficier chacun d’un capital initial de 3.000.000 FCFA, géré par une institution de microfinance  . En outre, la constitution de 12 entreprises sociales et solidaires a permis de créer 152 emplois (30% féminins).

Des résultats en termes d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes sont attendus du projet d’appui au cycle électoral au Niger mais il est encore trop tôt pour en faire le bilan. 10,31 % du budget total du PACEN (hors matériel) sont consacrés à la sensibilisation, à l’appui au leadership féminin et à l’amélioration de la participation des femmes aux élections en tant que candidates, électrices et membres des bureaux de vote.

L’appui apporté a permis au Niger de renforcer le dispositif national de prévention des conflits et de promotion de la paix sociale en phase avec les engagements pris par le pays dans le cadre de la CEDEAO pour améliorer la sécurité des personnes et des biens. Les résultats enregistrés sont marqués par la mise en place dans les régions frontalières du Mali, du Nigéria et du Tchad (Tillabéry et Diffa) de 24 comités communaux de paix (animés par 15 membres chacun et un total de 64 femmes et 32 jeunes). Tous les membres de ces comités ont été formés en gestion non violente des conflits, soit 280 personnes, dont 84 femmes et 52 jeunes. Ces comités jouent à la fois un rôle de médiation dans les conflits communautaires et d’alerte en cas de conflits et/ou insécurité potentiels. En outre, dans la région de Diffa, en proie à des attaques récurrentes de Boko Haram, en partenariat avec le Conseil national de la jeunesse, un système d’alerte précoce et de réponse rapide a été mis en place dans 8 communes à titre pilote avec l’installation de comités de jeunes (40 dont 20 femmes) qui se sont engagés à rapporter toute menace potentielle à la sécurité communautaire. Les résultats portent également sur l’atténuation des facteurs de conflit et d’insécurité à travers l’appui à la réinsertion socioéconomique de 6893 personnes (dont 2298 femmes) dans les zones frontalières (Agadez, Diffa et Tillabéry). Ces appuis, sous forme d’activités à haute intensité de main d’œuvre, d’activités génératrices de revenus, de formations professionnelles et de facilitation de l’accès à la microfinance, ont contribué à renforcer la cohésion sociale et la stabilisation des jeunes dans les zones ciblées, en particulier ceux à risque d’enrôlement dans des activités illicites ;

Le PNUD a soutenu l’organisation du Forum international des jeunes qui a réuni 1500 jeunes des pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale et du Maghreb pour partager leurs expériences sur le rôle et l’engagement des jeunes dans la prévention des conflits, la consolidation de la paix et la sécurité en lien avec les crises et les conflits actuels dans la région du Sahel ;

Les partenariats et les activités susceptibles de promouvoir l’égalité de genre ont été délibérément privilégiés dans la mise en œuvre des programmes et projets de consolidation de la paix et de la sécurité. Le partenariat avec les réseaux de femmes, débuté en 2014, a été renforcé à travers l’organisation de la campagne 8 mars, 8 jours, 8 régions, 8 thèmes, 8 réseaux de femmes qui a notamment permis l’organisation de campagnes de sensibilisation de masse, y compris sur les marchés et dans les campus, à l’attention des femmes sur leur rôle dans la consolidation de la paix. La poursuite de ce partenariat a contribué au renforcement des capacités de ces réseaux qui apprennent à travailler ensemble sur des thématiques intéressant les femmes et à unir leurs efforts pour faire mieux entendre la voix des femmes. L’autonomisation économique et l’insertion sociale des femmes ont été favorisées à travers des appuis à la réalisation d’activités génératrices de revenus, à la création d’emplois temporaires, à la formation à l’entreprenariat et à l’accès aux services sociaux de base qui ont bénéficié à 18.557 femmes (Lettre d’accord avec les collectivités décentralisées en annexe). Le rôle des femmes dans la consolidation de la paix, l’alerte précoce et la gestion des conflits a également été mis en avant à travers leur participation accrue dans les comités de paix communaux et les systèmes d’alerte précoce mis en place dans les zones à risque.

Les appuis ont également contribué à la mise en œuvre des stratégies nationales de lutte contre la prolifération et la détention d’armes légères et de petit calibre, à travers des sensibilisations et formations dans les zones à risque (Tillabéry et Tahoua) où la population a commencé timidement mais volontairement à remettre des armes. Pour la première fois, 36 femmes ont été incluses dans les formations et se sont engagées à être des actrices de veille et d’éveil

La femme nigérienne participe aux trois niveaux de gouvernance : politique, administrative et économique. Depuis 2011, on constate une amélioration de la présence des femmes au Parlement avec un taux de 13.27%. En effet, en 2009, l’Assemblée Nationale comptait 14 femmes parlementaires sur les 113 députés élus (12,5%). Cependant, les femmes députés déplorent jusqu'à présent le fait d’être confinées dans les commissions de moindre importance.

Aujourd’hui, les femmes ministres constituent 20% des membres du cabinet, une légère régression par rapport à 2010 où le taux était de 25,8%, avec 8 portefeuilles ministériels sur 31.

La promotion du rôle des femmes dans les instances de décision/gestion et leur implication dans le processus démocratique ont notamment contribué à améliorer leur participation aux scrutins électoraux.